Dans un contexte international de guerre largement soutenu par le président de la République Macron, et avant les élections européennes annoncées comme délicates pour le parti gouvernemental, le premier ministre Attal avec son ministre de la Fonction publique Guérini, lancent une refonte de la Fonction publique s’attaquant directement aux statuts en place.
Sans même se poser la question des missions et rôles de la Fonction publique, les droits et obligations des fonctionnaires sont posés dès les premiers textes réglementaires. Et alors même que nos ministres recherchent une nouvelle attractivité pour ces métiers de moins en moins bien rémunérés, les licenciements sont portés, haut et fort, par ces ministres qui semblent bien pressés de se débarrasser de leurs personnels.
Cette volonté de toujours tout changer, sans jamais mesurer les conséquences, se traduit aussi dans l’Education nationale, secteur de plus en plus maltraité, avec d’ailleurs celui de la santé et des manques que l’on connaît.
Depuis le 26 février dernier, les enseignants de Seine-Saint-Denis sont en grève sur le mot d'ordre « Pas de moyens, pas de rentrée », afin de faire retirer la réforme du « choc des savoirs » annoncée par le gouvernement, et afin d’obtenir les heures de cours, les postes et les classes nécessaires à l’école pour continuer à exercer ses missions d'instruction.
Par leur mobilisation, s'appuyant sur les Assemblées Générales (AG) d'établissements, de secteurs, de villes, voire départementales, ils réunissent les délégués pour organiser cette grève, à travers des tournées d'écoles, y compris par des actions communes avec les parents d’élèves.
Contrairement au discours des médias, cette mobilisation a une réelle portée nationale et commence à s'étendre dans d'autres départements, notamment les Yvelines.
Ainsi, au lycée Condorcet de Limay, les enseignants aidés des syndicats SNFOLC et SNETAA –FO se sont mobilisés par la grève et des "opérations lycée mort" avec le soutien des parents d'élèves pendant 10 jours avant les vacances pour obtenir le maintien du demi-poste de CPE supprimé.
Au lycée Emilie de Breteuil de Montigny-le-Bretonneux, les enseignants ont fait grève massivement le 28 mars et se sont rassemblés devant l'inspection d'académie à Guyancourt pour demander 27 heures de dotation supplémentaires.
A Poissy, parents et enseignants ont mené une "opération collège mort" le 2 avril et fait grève pour demander 87 heures supplémentaires et l'abandon du « choc des savoirs ».
A Sartrouville, les mêmes appuyés par le SNUDI-FO sont unis pour le rétablissement de deux classes dans les écoles Néruda et Turgot.
De plus les personnels des lycées professionnels (LP), au travers de motions signées à l’initiative du SNETAA FO, revendiquent le retrait de la réforme des établissements pro qui revient de fait à privatiser cet enseignement, qui plus est avec le concours du préfet et au détriment des projets des élèves et des carrières des PLP.
Tous, parents, élèves et professeurs, veulent faire reculer la ministre et le gouvernement ; tous veulent gagner sur les revendications auxquelles l'UD Force Ouvrière des Yvelines s'associe, en reprenant à son compte la résolution du CCN, en défense de l’école publique :
- Retrait du « choc des savoirs » et des groupes de niveaux au collège
- Annulation des coupes budgétaires, création des postes et des classes nécessaires
- Augmentation immédiate du point d'indice des fonctionnaires a minima de 10% tout de suite en rattrapage de l'inflation.
A Versailles le 15 avril 2024